mardi 26 juin 2012

La Sibérie


Ce long ruban capricieux qui nous conduit toujours plus à l’est nous fait traverser à présent les steppes de la Sibérie du sud. Voilà 5 jours que nous roulons tous les jours : la traversée de la Sibérie ne se fait pas en 3 sauts de puce. Nous traversons de vastes étendues ondulantes d’un vert dont la palette est très variée et changeante, tachetées de bouquets d’épilobes roses ou parsemées des taches cotonneuses des reines des prés. Parfois l’éclat d’un marais vient briser l’unité et donne de quoi s’abreuver aux oiseaux. Les bouquets de bouleaux enchâssés dans la steppe montrent parfois les stigmates des incendies qui ont noircis leurs troncs blancs.

Dans les bourgades que nous traversons, les maisons de bois sont rabougries sous leurs toits gris

Après les immenses exploitations agricoles et leurs champs cultivés d’une manière très extensive, les villages se font de plus en plus rares. La nature prend ses aises, les espaces sont grandioses.

Mais dès que nous nous arrêtons, les choses changent … A l’attaque ! il y a des petits français à la chair tendre : une nuée de taons et des moustiques s’abat sur nous dès que nous mettons le nez en dehors du camion. Ces sales bêtes ont déjà sucé la moitié de mon sang !

Nous sommes déjà à plus de 3.500 km à l’est de Moscou, nous avons changé 5 fois de fuseau horaire et nous traversons la Russie en suivant le parcours de Michel Strogoff. Nous suivons également le tracé du transsibérien. La gare de Barabinsk nous a permis d’admirer une des premières machine à vapeur qui effectuer ce trajet mythique au travers de la Sibérie.

Chaque jour amène sa nouvelle aventure, parfois nous nous retrouvons en ville pour passer la nuit, parfois en pleine campagne, voie sue les parkings avec les routiers qui traversent la Sibérie en 3 jours. Notre périple intrigue et le dialogue s’installe. Alors les moments deviennent magiques.

 Puis nous sommes arrivés à Novossibirsk.  Notre étape du jour était au bord de l’Ob, fleuve qui, à la faveur d’un barrage s’est retrouvé prisonnier et à donné une étendue d’eau longue de 200 km et large par endroit de 17 km. Les berges en pente douce et l’eau délicieusement chaude nous invitaient à la baignade …. Je n’aurais jamais imaginé me baigner en Sibérie comme en méditerranée.

samedi 23 juin 2012

Passage de l'Oural.

A l’étape du soir avant Ekaterinburg, nous avons du régler nos montres : 2 heures d’un coup ! Nous étions arrivés tôt avec l’envie de prendre un peu de temps pour lire. Raté ! Les nuits sont courtes, le jour baisse d’intensité vers 11 heures et à 4 heures du maton, il fait déjà jour.  
Depuis Kazan, le paysage a bien changé, les montagnes de l’Oural ne sont pas très élevées mais un paysage de collines verdoyantes évoque le Jura. Je suis impressionnée par la quantité de papillons qui dansent au soleil devant nous. Beaucoup d’entre eux finirons stupidement leurs jours sur notre pare-brise.
Le ruban d’asphalte sur lequel nous avançons, est aussi le trait d’union entre deux continents : l’Europe et l’Asie. Aujourd’hui, nous avons franchi la ligne de séparation des deux continents. Séparation des eaux, du climat, de la botanique et des cultures nous sommes entrés en Sibérie.
L’occasion a été dignement fêtée grâce à nos guides qui nous avaient apporté le champagne. Les photos ont immortalisé l’évènement.

Ekaterinburg nichée sur le flanc est de l’Oural est une ville très animée, Après la ballade nocturne de la veille, nous la découvrons en bus lors de notre journée sur place.

Et puis nous reprenons notre route.

Quand on prononce le nom : Sibérie, on pense tout de suite au froid. Maintenant je penserai le contraire. Les nuages qui s’accrochaient désespérément à notre horizon, viennent de disparaitre. Le ciel est à présent d’un bleu laiteux, et la chaleur contraste avec le temps maussade du début de notre voyage
22 juin : Le camion a l’humeur guillerette et danse sur la route alors que les tasses à café se trémoussent dans le placard. Les trous sont moins méchants aujourd’hui, mais peut-être commençons-nous à nous habituer. Après Tyumen, Ischim sera notre étape d’une nuit, au bord de la rivière. La baignade à l’arrivée sera rafraichissante, mais taons et moustiques, voraces attaquent nos peaux tendres.

mercredi 20 juin 2012

LA ROUTE

La route c’est notre quotidien ou presque. Deux ou trois jours  de conduite suivis d’une journée de repos avec les visites organisées et le déjeuner en commun au restaurant.
La route c’est la partie importante de notre voyage, elle retient toute notre attention, car plus nous avançons vers l’est, plus elle est capricieuse. Il y les limitations de vitesse dont il est  parfois difficile de comprendre la raison, les policiers qui guettent et profitent de chaque occasion de nous piéger, d’ailleurs bon nombre d’entre nous a déjà du payer une contravention ; pour notre part, les 53 km/h au lieu de 40 km/h ont juste fait l’objet d’une remontrance en russe. Il y a aussi les ornières qui démolissent les véhicules, la façon bizarre des conducteurs russes de dépasser (souvent à droite), les camions en grand nombre qui roulent très vite, il y a quelques instant deux camions arrivaient de front en face de nous, Christian a du serrer à droite pour laisser passer … Il y a encore beaucoup de travaux, mal signalés,  des sens alternés ou il faut se débrouiller faute de feux pour régler le sens de la circulation, des rustines faites au goudron liquide qui es t déversé pendant que les voitures passent, des ouvriers qui travaillent au milieu de la route et du passage des véhicules, sans être sécurisés. Il y a également des choses étranges qui circulent parfois sur la chaussée avec nous.
Sur le bord de la route, on peut acheter toutes sortes de choses, des fraises des bois, des pommes de terre, des peluches, du Kvass, la boisson locale faite à base de seigle, mais aussi des nains de jardin !
Pour les photos ce n’est pas toujours facile, le camping-car fait des soubresauts à cause de la tôle ondulée sur laquelle nous circulons et comme nous ne pouvons pas nous arrêter toutes les 5 mn, il y a souvent le poteau télégraphique qui apparaît dans le paysage au moment où je déclenche Et puis il y a la belle prise de vue et splash, le papillon vient s’écraser sur le pare-brise juste devant l’objectif ; le produit dégraissant du lave glace n’aura même pas raison du jus gras laissé par la bête.
Tout cela n’est pas monotone, car chaque jour amène son lot de surprises.  Aujourd’hui par exemple, une femelle  élan suivie de ses deux petits a traversé la route devant nous. Dommage l’appareil photo n’était pas prêt. C’était impressionnant, mais ce sera juste imprimé dans nos mémoires.
Nous sommes en train de traverser l’Oural, et allons bientôt arriver en Sibérie et j’espère rencontrer d’autres animaux qui croiseront notre chemin.

Kazan


Kazan, capitale du Tatarstan, évoque pour moi, un séjour pour un séminaire de la campagne « tous différents, tous égaux », des jours gris, une chape de nuage qui rend l’atmosphère lourde, une conférence difficile, quelques pas avec  Darek et Alex dans la rue piétonne,  la visite de la mosquée flambant neuve, et une ville triste avec des rues bordées d’immeubles typiquement  soviétiques.

Aujourd’hui sous le soleil éclatant, je découvre une ville éblouissante sur les rives de la Volga. Le Kremlin et ses édifices religieux, les rues et leurs immeubles restaurés, les boutiques dignes d’une capitale,  les infrastructures sportives toutes neuves, des quartiers entiers en cours de construction pour remplacer les vielles maisons en bois …. Bref une ville transfigurée. Les « universiades » de 2013, grand évènement sportif, ont donné une impulsion extraordinaire à la ville de Kazan, troisième ville de Russie après Moscou et St Petersburg. Notre visite est ponctuée d’un déjeuner typiquement tatare, délicieux et sans expérience douteuse (vous reconnaîtrez la gourmande !) Un petit crochet au marché des kolkhozes pour acheter nos fruits et nos légumes, et nous voici en route pour admirer le monastère de Raifa.


samedi 16 juin 2012

De Moscou à Kazan

Il faut rejoindre, pour une étape d’une nuit, la ville de Nijni -Novgorod. Notre accompagnateur nous propose un petit détour facultatif à Souzdal, petite bourgade faisant partie de l’anneau d’or. Le détour n’est pas trop important en km, mais il faut partir tôt, car les 420 km qui séparent Moscou de notre point de ralliement devraient nous prendre environ 7 heures. Tout ce qui nous permet de nous évader du circuit organisé est bon à prendre ! Nous voici à Souzdal et nous ne regrettons pas le temps consacré à la visite. Cette ville remontant au moyen âge, regorge de trésors ; les isbas, ces belles petites maisons en bois, et les édifices religieux construits depuis le 13° siècle, tout y est remarquable.
La visite est courte, et la route nous attend pour rejoindre le reste du groupe.  

L’autre partie de la route M7 effectuée le lendemain et plus ennuyeuse, les travaux rendent la circulation difficile, mais pas autant que les trous (nid de poule n’a plus de sens dans ce cas, je dirais plutôt nid d’autruche), donc l’état de la route rend les 400 km pour gagner Kazan assez difficile. Nous effectuons tout de même un petit crochet par Tscheboksary capitale de la Tchouvachie, nichée sur les berges de la Volga. L’expérience du jour est la cafétéria locale, après avoir avalé une bonne moitié de ma soupe, je me suis aperçue que c’était une soupe à base de poumon de bœuf !!!!




Le nain du jour

jeudi 14 juin 2012

Moscou

Nous sommes à Moscou. Le 12 juin étant férié, les moscovites font le pont. Une chance pour nous, les rues de Moscou sont peu encombrées et rejoindre notre point de stationnement est bien facilité.
Nous passerons trois nuits au milieu d’un parc assez proche du centre de la ville. C’est relatif pour une vile qui couvre 1.000 km2. Il s’agit du parc Sokolniki. Endroit très fréquenté ; nous constituons une attraction pour beaucoup de personnes qui viennent poser des questions et regarder ce groupe de nomades avec leurs maisons à roulettes.
La première journée est consacrée à une visite de la ville, du couvent de jeunes filles Novodevichy et du musée Tetrakiov qui comporte une très belle collection d’icones ainsi de des toiles xpressionnistes russes. D’autres visites semblaient difficiles à cause du « bouclage » de la ville.
Impossible d’approcher du centre ville, qui est complètement boucle par l’armée et les forces de police. Une grande manifestation de l’opposition  est prévue, et les moyens déployés démontrent l’ampleur  de la contestation. De surcroit, partis sous un beau soleil, le ciel n’a pas tardé à prendre une couleur gris sombre et l’orage a éclaté en un clin d’œil.
Nous avons donc été promené en bateau (au sens propre et au sens figuré, vu l’état des rues sous l’orage).

Moscou : seconde journée touristique encadrée par les guides russes. Le bus nous dépose au pied de la cathédrale St Basile. La place rouge est encore encombrée des installations  mises en place pour la fête nationale de la veille. Un détour par le grand magasin BYM (boum c’est la prononciation russe), le magasin de luxe de la Place rouge et nous voici au pied du mur pour la relève de la garde. Même si le début de la visite du Kremlin est ensoleillé, la pluie ne tardera pas  à nous arroser.   Nous suivons ensuite respectueusement  notre guide dans les couloirs du métro. Le travail a repris et les rues de Moscou sont très encombrées, les embouteillages seront la cerise sur le gâteau avant de quitter Moscou.

lundi 11 juin 2012

L'Ukraine


Quel bonheur de s’arrêter au bord de la route vers 10h, pour prendre un petit café, surtout quand il est excellent, avec la truffe au chocolat et de surcroit qu’il ne coute que l’équivalent de 60 cts d’euros.

Notre route nous même à KIEV, de nouveau une visite éclair d’une journée est prévue.  Mais notre guide est excellente et rend les visites incontournables, fort attrayantes.  Au programme : La cathédrale Sainte Sophie, Le monastère Kievo-Pecherskaya et une délicieux repas au restaurant.
Je goute pour la première fois au Bortsch, une délicieuse soupe à la couleur rosée.

Chaque jour, une feuille de route est distribuée, les explications précises données par le guide et les coordonnées GPS de notre point de destination sont fournies. Tout irait bien si on allumait notre GPS dès le début, car non seulement nous partons les derniers, mais nous commençons par rater la sortie préconisée, et après avoir réussi à faire demi-tour, nous ratons le pont qui traverse le Dniepr …. Résultat, on a plus que bien visité Kiev et on est arrivé les derniers à la frontière russe, juste quelques minutes avant l’heure du passage prévu. C’est promis demain on part les premiers (du moins on essaiera)

11 juin 2012

vendredi 8 juin 2012

La Pologne

7 juin

Ce matin, le soleil brille à nouveau, nous décollons les derniers du camping, l’étape sera de 330 kms avec passage de la frontière entre la Pologne et l’Ukraine.
On nous avait annoncé une route difficile, embouteillages et beaucoup de contrôles radars. Perdu : les limitations de vitesse et les contrôles radar étaient bien là, mais personne sur la route, le 7 juin est férié en Pologne. Je suis très impressionnée par le sud de la Pologne ; notre route est jalonnée de jolis villages avec des maisons colorées, et beaucoup de très jolies villas.
Enfin nous traversons une « vrai » frontière, la zone Schengen se termine. L’Euro de football étant sur le point de commencer, les douaniers sont très vigilants, mais le passage se fait assez facilement.
La transition est brutale, la modernité côtoie la ruralité qui nous plonge quelques décennies en arrière. Il va falloir s’habituer. Mais j’adore toutes les couleurs des églises, des maisons, les champs sont animés de personnes qui s’affairent. La campagne a un air de Jean Giono.


6 juin

Pas de route aujourd’hui, nous restons sur place. Un programme de visites est organisé ; Départ matinal, heureusement le ciel ne déverse plus ses trombes d’eau, il y reste juste une couverture sombre et la température est juste un peu fraiche.

Une mine de sel classée au patrimoine de l’Unesco, est notre premier but de visite. Une longue balade dans un dédale de galeries, de magnifiques statues de sel et pour finir une chapelle entière sculptée dans le sel ; j’y ai même trouvé un nain aussi joli que ceux du CEJ … coucou les filles !
Pour les copines du CEJ !
La visite de l’après midi est extrêmement intéressante, mais d’une intensité que je n’avais pas soupçonnée. Je vous montrerai peu de photos car je n’ai pas été capable de photographier l’horreur du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz.

Cracovie

mardi 5 juin 2012

République Tchèque



Nous quittons enfin Strasbourg et le sentiment du départ nous submerge.
C’est dimanche, la route est calme, et la traversée de l’Allemagne jusqu’à la frontière tchèque est d’un ennui que je ne décrirai pas. Merci Schengen, nous sommes à Prague, sans même avoir eu le sentiment de traverser une frontière. Les indications pour trouver le premier point de chute sont suffisantes pour que nous n’ayons pas besoin du GPS.
Tous les équipages se retrouvent pour un verre amical offert par la société des camping-cars Rapido (merci les sponsors)
Lundi : journée consacrée à la visite de Prague.
Le temps est nuageux et plutôt frais. Nous prenons les transports en commun pour accéder au château. Thomas notre guide est fort sympa et ses explications passionnantes, mais faire le tour de Prague en 3 heures, c’est comme regarder la vitrine d’une pâtisserie quand on est au régime. La pluie nous surprend au milieu de l’après midi, et même le coq de l’horloge astronomique en est tout enroué ; heureusement le réconfort d’une bière tchèque nous aide à attendre la fin de l’averse.
Mardi 5 juin : Pour ceux qui connaissent les autoroutes allemandes recouvertes de dalles de béton, le bruit que font nos pneus sur la route ce matin : tchong, tchong, tchong, tchong, sera surement évocateur. Mais la « Via Moravia » en direction de la Pologne , est encore pire, non seulement on subit les soubresauts et le bruit, mais ils y a aussi une sorte d’ondulation et des trous, de sorte que je suis convaincue de retrouver nos compagnons de route ce soir, tous atteints d’une crise de Parkinson.
Quand au paysage, c’est comme un tableau impressionniste de l’époque pointilliste, grâce aux milliers de goutes d’eau sur les vitres. A ceci près que les couleurs sont absentes, et c’est un dégradé de gris qui fait que l’on ne sait plus qui de l’asphalte ou du ruban de bitume est le plus sombre.
Ouf ! On est à Cracovie.

dimanche 3 juin 2012

Faux départ ?


C’est une blague ; aujourd’hui 1er juin 2012, était donné le départ officiel du Paris-Pékin-Istanbul 2012 et cependant, nous voici de nouveau à Strasbourg !

En effet, la première étape de notre voyage est en réalité notre point de départ. Mais l’histoire se complique davantage quand on considère que faisant partie du second groupe, nous quitterons Strasbourg seulement le dimanche 3 juin pour prendre la route vers Prague. Donc notre vrai départ est à venir …

Le détour par Paris était super agréable, puisqu’il nous a permis de faire un peu plus connaissance avec nos compagnons de route. Les véhicules ont été décorés comme des sapins de noël, avec tous les visuels des sponsors et les grands stickers identifiant le raid.

Agrémentée d’animations et de discours, la journée s’est déroulée dans une ambiance festive qui nous a plongé dans la convivialité de ce que seront les prochaines semaines.